Cher orphelin de Gentioux, la section française de l’Internationale des résistants à la guerre te salue. L’IRG a été créée en 1921 pour faire sortir de prison et réhabiliter tous les fusillés, les insoumis et les déserteurs. Elle fait le constat qu’un siècle après, le culte de la patrie, c’est reparti comme en 14. Jusque dans nos campagnes, entends-tu brailler la Marseillaise, ce chant criminel pour faire couler le sang partout, alors que s’agitent les serpillières des drapeaux.
En septembre 2015, le chef suprême des armées a déclaré la guerre à la Syrie. Depuis, c’est Al Jazira, la chaîne des amis qataris de MM. Sarkozy et Hollande, qui nous informe que les attentats du 13 novembre 2015 ou du 14 Juillet 2016 sont revendiqués par le calife de l’État Islamiste.
Autre constat, le terrorisme se généralise chez les juges, policiers et gendarmes, qui n’ont plus aucune consigne de retenue. Avec l’état d’urgence prolongé jusqu’en janvier, chaque citoyenne ou citoyen devient « suspect ».
Des centaines de milliards sont dépensés en pure perte au nom d’une épidémie de folie sécuritaire, militariste et patriotique. Les pacifistes n’oublient pas que les armements servent à tuer, à mutiler, à terroriser et à rien d’autre !
Bon an mal an, le collectif Angle mort compte dix à vingt citoyens français que les gens d’armes tuent pour l’exemple et en toute impunité. Au cours de la Première guerre mondiale ce sont plusieurs milliers de courageux « déserteurs » qu’ils ont abattus dans le dos et sans sommation. Le 27 octobre 2014, à Sievens (Tarn), Rémi Fraisse, botaniste de 21 ans, était assassiné en suivant cette méthode, si chère à la flicaille. Le 19 juillet, à Persan-Beaumont (Oise), Adama Traoré, employé de 24 ans, était asphyxié sous le poids des gendarmes. Gardons en mémoire ici toutes les victimes de la guerre sociale !
Quelle tristesse de voir qu’en 2016, la religion de la patrie continue à accumuler autant de sacrifices d’êtres humains ! Faut-il rappeler que dès 1891, Rémy de Gourmont (dans le Joujou patriotique) puis Georges Darien (dans La Belle France) démontaient rationnellement ce tabou imbécile et l’horrible comportement des adeptes de la secte du sang impur ?
Saluons l’admirable travail de l’association La Courtine 1917 : nul n’ignore désormais que les mutins du contingent russe refusaient de se battre contre les troupes massées par le général Louis Comby (mort dans son lit en Corrèze à 80 ans !) : Une tache de honte de plus sur le drapeau tricolore.
Qui aujourd’hui est révolté par la condamnation pour l’exemple d’ouvriers syndicalistes, comme ceux de Goodyear ? Qui aujourd’hui s’insurge contre les prétendus défenseurs de la loi, auteurs de violences volontaires entraînant la mort jeunes français, trop souvent arabes ou blacks ? Qui aujourd’hui veut désarmer la police et l’armée afin d’agir à la source de ces crimes impunis, exemples de terreur ? Qui aujourd’hui exige la mise hors d’état de nuire des profiteurs de guerre, corrupteurs d’une majorité de médias et d’élus ? Qui aujourd’hui résiste à ces guerres, que fabrique sans cesse l’Otan, Organisation terroriste de l’Atlantique Nord, pour justifier son énorme budget ?
En mai 2017, comme aimait le dessiner dans l’Union pacifiste notre ami Jean Cabut (assassiné à Paris, le 7 janvier 2015), les esclaves des urnes se réjouiront-ils de choisir leur maître et d’offrir, encore une fois, un permis de tuer aux patriotes de tous les partis politiques ?
L’an dernier, la paranoïa sécuritaire d’une élue locale avait mobilisé 41 pandores, autour de ce paisible monument : l’un des rares en France qui désacralise si clairement la patrie. Combien de temps supporterons-nous encore ces déploiements d’uniformes, forces du désordre, parasites intolérables, violeurs des libertés et des droits des citoyens ?
Plus ridicule encore, après un cadenas posé sur la grille de la gendarmerie d’Eymoutiers, les « poulets » ont constitué pendant une année un dossier terroriste de 300 pages, qui a accouché, pour l’exemple, au tribunal de Guéret le 3 septembre 2015, d’une amende avec sursis.
C’est le conditionnement à « l’esprit de défense » dès l’école qui produit tous ces régiments de patriotes fanatisés, exactement comme le lavage de cervelle par les prêcheurs du Jihad. Or, les armées n’ont jamais constitué une protection, mais bien au contraire un danger pour les populations. Les civils limousins ont payé cher pour le savoir, notamment en 1905 et en 14-18.
Le terrorisme ne sera jamais éradiqué par la répression, mais bien par le respect des droits de chaque humain. Abdiquer son appartenance à l’humanité par le port ostensible d’armes, c’est oublier que le droit à l’objection de conscience (en anglais The right to refuse to kill) reste le fondement du respect de tous les droits des humains.
Comment tolérer au XXIe siècle ce culte barbare de la patrie, avec tous ces adeptes hors la loi, en uniforme ou non, qui se défoulent en violant impunément et sans vergogne le droit le plus élémentaire ?
Au-delà du travail à court terme des lanceurs d’alertes, pompiers et urgentistes, les membres de l’Union pacifiste entendent exercer coûte que coûte leur liberté de conscience, afin de saboter l’engrenage des guerres, de toutes les maudites guerres !
Maudits soient toutes celles et tous ceux qui préparent les guerres !
Groupe de l’Union pacifiste du Limousin